Découvrez comment chaque langue façonne une vision du monde unique dans notre série exclusive Une langue, une vision du monde. De l’ordre rigoureux du français à la fluidité poétique de l’arabe, en passant par l’ambiguïté du chinois et la précision architecturale de l’allemand, explorez comment l’apprentissage des langues étrangères peut transformer votre manière de penser et de percevoir la réalité. Plongez dans cette aventure linguistique interculturelle proposée par Sana Ronda, fondatrice de Linguaphone France.

Pour aller plus loin, consultez notre article sur l’influence des langues sur la pensée et explorez nos formations en langues étrangères.

Introduction

La langue est bien plus qu’un simple outil de communication : elle façonne notre perception culturelle par la langue et influence profondément notre vision du monde et langue. Chaque langue porte en elle une philosophie, des valeurs culturelles et une manière singulière d’interpréter la réalité. Dans la série Une langue, une vision du monde, Sana Ronda explore comment le français, l’arabe, le chinois ou l’allemand influencent non seulement la parole, mais aussi la pensée.

Que vous soyez passionné par la diversité linguistique ou désireux de comprendre l’influence des langues sur la pensée, cet article vous invite à découvrir comment les langues façonnent la cognition et la culture. Apprenez pourquoi apprendre une langue étrangère ne consiste pas seulement à parler, mais aussi à adopter une nouvelle vision du monde.

Pourquoi lire cet article sur la linguistique interculturelle ?

  • Comprendre l’influence des langues sur la pensée et la culture
  • Explorer la diversité linguistique et ses impacts sur la communication
  • Découvrir comment apprendre une langue étrangère enrichit la perception du monde
  • S’ouvrir à une expérience unique de linguistique interculturelle

Épisode 0 : Le français

Quand parler, c’est organiser. Et penser, c’est démontrer.

Episode 0 - French

Le français est une langue d’ordre.

On y aime les phrases bien construites, les idées bien découpées, les esprits bien organisés.

Sujet, verbe, complément.

C’est la marche militaire de la pensée. Une rigueur presque géométrique.

Le français adore le raisonnement. Il valorise la clarté, l’argument, la logique. Il chérit les distinctions fines, les définitions précises. Il préfère l’analyse au flou, la structure au ressenti. Il est la langue du discours, du débat, de la démonstration.

Et cela influence profondément ceux qui le parlent.

Nous avons appris à penser que penser, c’est ordonner.

Qu’il faut d’abord comprendre avant de ressentir.

Qu’il faut prouver avant de dire.

Mais ce n’est qu’une vision du monde parmi d’autres.

Il existe des langues où l’on pense par images.

D’autres où l’on ne dit pas « je ».

D’autres encore où une même racine engendre un monde de nuances.

Et si cette belle clarté à la française était… une habitude ?

Une manière parmi d’autres de mettre des mots sur l’invisible ?

Et si changer de langue, c’était aussi apprendre à penser autrement ?

C’est ce que cette série vous propose : explorer des langues qui ne raisonnent pas comme le français. Et découvrir, avec elles, des mondes intérieurs différents.

 

Épisode 1 : L’arabe – une langue de souffle, de racines et de circularité

Le souffle avant le sujet. Le verbe avant le « je »

Episode 1 = Arabic

En arabe, on ne commence pas par soi.

On commence par ce qui se passe. L’action. Le monde.

Le verbe arrive souvent avant le sujet, comme pour rappeler que l’humain ne commande pas le réel : il y participe.

La langue est bâtie sur des racines. Trois lettres, et tout un univers s’ouvre : noms, verbes, adjectifs…

Chaque mot est relié à d’autres par en dessous. C’est une langue de profondeurs. Une langue souterraine.

L’écriture elle-même est fluide, ondulante, presque vivante.

Elle ne tranche pas, elle relie.

Elle n’impose pas des majuscules et des points, elle respire.

L’arabe ne pense pas en lignes droites. Il pense en cercles, en spirales, en échos.

Il dit sans figer. Il laisse le sens se tordre, se multiplier.

Ce n’est pas une langue de l’identité, c’est une langue du lien.

Et ceux qui la parlent ont souvent cette capacité à penser le monde comme un tissu, pas comme un tableau.

Ce n’est pas un hasard si la poésie y est un art quotidien.

Et si penser en arabe, c’était apprendre à écouter le monde autrement ? 

 

Épisode 2 : Le chinois

Peut-on penser sans conjuguer ? Raisonner sans alphabet ? Exprimer sans dire « je » ?

Episode 2 - Chinese

Le chinois bouscule nos repères.

Pas de conjugaison, pas de genre, pas d’alphabet.

Chaque mot est un idéogramme, une image, une condensation de sens et d’histoire.

Écrire en chinois, c’est dessiner sa pensée.

Chaque caractère est un monde miniature, souvent composé de plusieurs idées entremêlées : l’homme, le feu, la montagne, la bouche…

La langue devient paysage mental.

Et que dire de la grammaire ?

Elle laisse de l’espace, du flou, de l’ambiguïté.

Dans cette langue, on ne nomme pas toujours le sujet. Le « je » est souvent absent.

Le sens repose sur le contexte, l’implicite, l’intention.

Le chinois enseigne la souplesse, l’écoute, le rapport au silence.

Il n’impose pas, il suggère.

Il ne divise pas le monde entre sujet et objet, mais le tisse, dans une logique relationnelle

Et si apprendre le chinois, c’était aussi apprendre à penser le monde en réseaux plutôt qu’en catégories ?

 

Épisode 3 : L’allemand

Et si une langue ne servait pas seulement à parler… mais à structurer la pensée ?

Episode 3 - German

L’allemand est une langue d’architecture.

Chaque phrase est une construction, patiemment assemblée.

On commence sans toujours savoir où l’on va, et c’est au dernier mot — souvent le verbe — que tout prend sens.

C’est une langue qui exige de penser à l’avance, d’embrasser la totalité avant de s’exprimer.

Une langue qui forme l’esprit à anticiper, organiser, hiérarchiser.

Mais ce serait une erreur de la réduire à la rigueur ou à la discipline.

L’allemand est aussi la langue des sentiments enfouis, des concepts inclassables, de la poésie de l’indicible.

Où d’autre trouve-t-on des mots comme Fernweh (le mal du lointain), Weltschmerz (la mélancolie du monde) ou Geborgenheit (le sentiment d’être protégé, à sa place) ?

C’est une langue qui nomme l’âme avec une précision chirurgicale.

Et vous, avez-vous déjà eu le vertige d’une phrase allemande, suspendue jusqu’à son dernier mot ?

Quelle langue vous oblige à penser autrement ?

 

Épisode 4 : Le japonais

Et si parler japonais, c’était aussi apprendre à ne pas tout dire ?

Episode 4 - japanese

Dans cette langue, le silence est signifiant, le non-dit une marque de respect.

On affirme avec douceur. On s’efface pour mieux relier. Le sujet est souvent omis. Le « je » est implicite.

Parler japonais, c’est parler en creux, dans l’espace entre les mots.

Et la grammaire ? Elle commence par le contexte, le verbe vient à la fin. Il faut attendre pour comprendre. Et écouter entre les lignes.

L’ordre des mots devient une danse sociale.

Et que dire des écritures ?

Kanji (chinois), hiragana (japonais pur), katakana (mots étrangers)…

Trois couches de pensée qui se superposent

Une langue visuelle, sensorielle, où chaque mot peut se lire comme un paysage.

C’est la langue de tsundoku (acheter des livres qu’on ne lira jamais), de wabi-sabi (la beauté imparfaite) ou de komorebi (la lumière qui filtre à travers les feuilles).

Une langue du lien, du contexte, du respect.

Une langue qui ne vous apprend pas seulement à dire… mais à percevoir.

Et vous, quelle langue vous a appris à écouter autrement ?

À comprendre ce qui n’est pas dit ?

 

Épisode 5 – Le farsi (ou le persan) : la langue qui pense en poésie

Episode 5 - Farsi

Parler persan, ce n’est pas seulement apprendre des mots.

C’est entrer dans une manière de voir le monde à travers des images, de ressentir avant de dire, de suggérer plutôt que de trancher.

En farsi, on ne dit pas « je suis triste », on dit : « mon cœur est étroit »

On ne dit pas « tu me manques », mais : « j’ai ton lieu vide dans mon cœur »

Langue millénaire, tissée par Rûmi, Hâfez ou Khayyâm, le persan porte en lui l’art de dire l’indicible.

Tout y est métaphore, musique, politesse codifiée – mais jamais froide.

Un « non » y est rarement direct.

Une émotion, souvent chantée plutôt qu’expliquée.

Ce que cette langue nous enseigne ?

À valoriser l’élégance de l’indirect

À cultiver la force douce de la nuance

À comprendre que le silence peut parler, si on sait l’écouter

Dans un monde pressé de tout nommer, le persan nous invite à ressentir avant de traduire.

Et si c’était une autre manière de construire du lien ?

 

Épisode 6 – L’anglais américain : la langue de l’action et de l’optimisme

Il y a des langues qui expliquent.

Et d’autres qui agissent.

Episode 6 - American English

L’anglais américain ne cherche pas à séduire.

Il veut faire bouger les lignes.

👉 Let’s go.

👉 Think big.

👉 Make it happen.

Langue du pragmatisme, des idées simples, des phrases qui commencent souvent par un verbe.

Langue du travail en réseau, des soft skills assumés, de l’énergie en continu.

Et surtout… langue du « yes, you can. »

Ce qu’elle nous enseigne :

– Aller droit au but, sans détour ni faux-semblant

– Valoriser l’action sur la perfection

– Encourager plutôt que critiquer

– Simplifier sans appauvrir

Pas étonnant qu’elle soit devenue la langue du leadership global.

Et si, parfois, penser en anglais américain pouvait nous aider à avancer avec plus de clarté, plus d’audace ?


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